Entrevue avec Cathy Verreault : son premier roman historique

COURRIER DES VENTS
LA CRÉATION DU PREMIER ROMAN HISTORIQUE DE CATHY VERREAULT
Par Anny Martel, agente de communication au CCSA
Tout récemment, Cathy Verreault a lancé un nouveau roman, Courrier des vents, tome 1 : Dernier voyage vers la liberté. Ce roman historique lui a été inspiré par une lettre, datant de 1942, écrite par un aviateur de guerre québécois, Henri Legault, à sa fiancée.
PETITE INTRODUCTION...
C’est Nancy Crousset (native du même village que Cathy, en Gaspésie) qui avait trouvé cette lettre dans une vente-débarras, voilà une trentaine d’années, et qui en avait fait un projet d’études lors d’un cours sur l’histoire de la guerre, à l’Université du Nouveau-Brunswick. Ses recherches lui ont appris qu’Henri était décédé d’un écrasement d’avion en 1944, en Allemagne. Ses recherches l’ont même menée jusqu’à la rencontre de Jaap (qui habite en Hollande), le petit-fils de Catharina, qui elle, avait été témoin de l’écrasement de l’avion d’Henri.
Cathy a pu faire la connaissance de Jaap Vermunt par l’entremise de Nancy, et c’est ainsi que ces deux derniers sont devenus ses collaborateurs pour l’écriture de Courrier des vents.
Pour en savoir un peu plus sur son processus de création, Cathy a gentiment accepté de m’accorder une entrevue.
Commençons avec tes recherches historiques : comment tu t’y es prise?
Premièrement, c’est mon premier roman historique, ce qui demande de la recherche pour relater des faits réels, des dates, des endroits. C’était la première fois que je m’attaquais à un projet comme ça. Les premiers mois, je faisais à peu près trois heures de recherches pour une heure d’écriture. Par contre, j’étais bien entourée : j’avais Nancy, qui m’a envoyé tous les documents de son projet d’études; et j’avais Jaap, qui m’a partagé plein de photos, plein d’affaires et qui m’a beaucoup parlé de sa grand-mère, Catharina. Aussi, à travers mes recherches, j’ai mis la main sur le dossier militaire d’Henry Legault, qui contient tout plein d’informations, de son premier jour jusqu’au dernier dans les forces armées. J’ai donc tout mis ça ensemble.
Tes collaborateurs t’ont-ils aussi aidée ou guidée en ce qui a trait à la rédaction?
D’abord, ils m’ont donné carte blanche. Je leur ai dit : Si vous me donnez carte blanche, vous devrez me laisser aller! Quand la plume commence à écrire, là, ça y va! Mais, qu’est-ce que j’ai aimé le plus, c’est qu’ils m’ont dit : Moi, j’aimerais avoir un chapitre sur « ça ». Et moi, un chapitre sur « ça ». Ils m’ont donné des clefs, et je les ai intégrées. C’est comme ça que des chapitres se sont ajoutés, sur des sujets importants, et dont je suis fière qu’ils m’aient demandé de les intégrer. Ça ajoute un atout important dans toute l’histoire, à la structure du livre aussi, et à la chronologie.
Quel a été le plus gros défi que tu as rencontré?
Le temps... et la fatigue à travers tout ça, parce que j’ai quand même un emploi à temps plein. J’écrivais les fins de semaine, les soirs, et si j’avais des journées de congé. J’ai sacrifié beaucoup de choses. J’ai sacrifié du temps avec mes petits-enfants, et du temps avec mon mari (qui est vraiment content que ça soit terminé, en passant!).
Pourquoi avoir romancé l’histoire de ton livre?
Étant donné qu’il nous manquait trop de bouts de la vraie histoire, moi et mes collaborateurs avons décidé de tout mettre ça fictif : changer les noms, les endroits... Par contre, j’ai bâti l’histoire en parallèle avec le dossier militaire d’Henri Legault. Il y a toujours une chronologie parallèle entre ce que vivent les personnages que j’ai créés et ce que vit le « vrai personnage » Henri Legault (alias Louis Herron). C’était beaucoup plus simple, car je pouvais laisser aller mon imagination, ma créativité et je pouvais inventer des personnages.
As-tu créé d’autres personnages dans un but précis?
À part les trois personnages principaux (l’aviateur, sa fiancée et la grand-maman), j’ai aussi créé des personnages secondaires, et même tertiaires, dans le but de les faire vivre dans d’autres histoires parallèles, qui elles, abordent différentes approches sur ce qui se passait en temps de guerre. Je voulais montrer l’autre côté du mur. Par exemple, les soldats au front; ceux qui sont revenus vivants et d’autres non; ceux qui ont eu peur et qui se sont cachés pour ne pas s’enrôler; les femmes qui sont tombées enceintes par des militaires de passage. Qu’est-ce que le monde a vécu et comment il l’a vécu. Chaque personnage que j’ai créé joue un rôle qui a son importance dans cette époque.
Comment t’est venue l’idée de la narration?
C’est quand tout a été finalisé, je me suis dit qu’il faudrait que je crée un fil conducteur à travers tout ça, pour relier les chapitres entre eux. Le livre était tout écrit, et j’ai décidé que Catharina, la grand-mère de Jaap, allait être la narratrice. Donc, c’est elle qui raconte l’histoire de A à Z. Alors, j’ai dû réécrire au « je » les chapitres qui parlent de la Hollande, car ils devenaient « son » histoire.
Avais-tu un objectif en écrivant ce roman?
Notre but ultime, à moi et mes collaborateurs, était de mettre l’importance sur nos héros de guerre. Permettre aux jeunes, qui n’ont jamais entendu parler de la Seconde Guerre mondiale, de connaître cette histoire-là, pour qu’ils sachent qu’est-ce qui s’est passé et entendre les réalités, à travers quoi les gens ont passé.
Pour conclure, Cathy, prévois-tu un tome 2?
Oh, oui! Mais pas un roman historique! Mon rêve serait de mettre la main sur une lettre qui aurait été trouvée par hasard, par exemple, dans un mur pendant les rénovations d’une maison. J’ai lancé l’idée aux gens qui étaient présents à mon lancement, que s’ils trouvent une petite boîte « capsule de temps », avec une lettre dedans, de penser à moi, même si ce n’est pas une lettre d’amour. Parce que Courrier des vents, ce n’est pas nécessairement juste des lettres d’amour, c’est des lettres tout court! Mais, je veux quand même garder l’objectif d’avoir une lettre authentique. Si l’univers m’envoie une lettre qui va m’inspirer, alors ce sera ça le prochain tome!
Vous pouvez vous procurer un exemplaire de Courrier des vents auprès de Cathy à editionsdelancre@gmail.com; sur son site Web au editionsdelancre.com; ou en version numérique chez Amazon. Une version anglaise est aussi disponible.
CATHY VERREAULT
Native de Les Méchins, en Gaspésie, Cathy est fonctionnaire pour le gouvernement fédéral. Elle écrit pendant ses temps libres depuis l’âge de 19 ans et, en 2016, elle a fondé sa propre maison d’édition, Les Éditions de l’Ancre.
En plus de Courrier des vents, Cathy a publié à ce jour cinq romans jeunesse et deux romans pour adultes.