PORTRAIT de septembre : Giselle Goguen
Présidente de la Commission de la gouvernance locale du Nouveau-Brunswick
Cette fière Acadienne, qui habite Fredericton depuis près de 25 ans, a un parcours professionnel intéressant et inspirant alors qu’elle a été avocate, journaliste, en plus d’occuper des postes de cadre dans les secteurs privé et public. Récemment, elle a été nommée à la présidence de la nouvelle Commission de la gouvernance locale du Nouveau-Brunswick.
Née en 1970, Giselle Goguen a grandi à Rogersville, une petite communauté acadienne située à une quarantaine de kilomètres au sud de Miramichi.
Son père, André Goguen, était garde-forestier à Rogersville, et sa mère, Gail (née Hannaford), était enseignante.
« Mes parents se sont rencontrés à des noces, à Elmsdale, en Nouvelle-Écosse, où ma mère habitait. Ç’a été comme un coup de foudre entre eux. Ma mère a débarqué à Rogersville, en 1967, sans parler un mot de français. Donc, je viens d’une famille exogame, ce qui n’existait pas beaucoup à cette époque. À la maison, mon père nous parlait en français et ma mère nous parlait en anglais. Cette dernière a appris le français, car elle avait une grande ouverture d’esprit et voulait que ses enfants bénéficient des deux langues et des deux cultures. »
Giselle a une sœur plus jeune, Paulette, qui est infirmière à Toronto.
Pour les personnes qui connaissent bien Giselle, il est peut-être difficile de croire qu’elle était une enfant sage et plutôt réservée : « J’aimais bien l’école et j’avais de bonnes notes, mais à l’élémentaire, j’étais plutôt renfermée sur moi-même. Je me suis épanouie sur le plan social lorsque j’ai commencé à fréquenter, en 10e année, l’École Mgr-Marcel-François-Richard à Saint-Louis-de-Kent. »
Giselle est détentrice d’un baccalauréat en information-communication (1992) et d’un baccalauréat en droit (1995).
« J’étais pas certaine dans quel domaine étudier à ma sortie du secondaire, mais je savais que je ne voulais pas suivre des cours de maths à l’université ! J’étais bonne en langues et j’aimais écrire, je me suis donc inscrite en info-comm; ça faisait du sens. Après, j’ai continué mes études en droit en pensant que peut-être, je serais avocate. J’ai fait mes sept années d’études universitaires à l’Université de Moncton », a raconté Giselle.
Pendant ses études en droit, pour subvenir à ses besoins, Giselle était journaliste à la radio CBC à Moncton : « J’aimais ce travail et, après mon bac en droit, j’aurais aimé continuer à travailler comme journaliste, mais à l’époque, il y a eu de grosses coupures à CBC et à Radio-Canada, et j’ai un peu paniqué. Donc, j’ai fait ma cléricature, à Fredericton, et passé mon barreau. »
Par la suite, elle a pratiqué le droit pendant deux ans. Réalisant qu’être avocate ne répondait pas à ses aspirations de carrière, elle est devenue journaliste politique au Telegraph Journal, à Fredericton.
C’est à cette époque que Giselle a fait la rencontre du journaliste bien connu, son futur époux, Jacques Poitras. En 1998, elle a quitté Fredericton pour se rapprocher de son amoureux qui était journaliste au Telegraph Journal, à Moncton. En 2000, Giselle et Jacques se sont mariés; ensuite ce dernier a obtenu un poste de journaliste à CBC Fredericton, et le jeune couple a déménagé dans la capitale. Sur le plan professionnel, de 1998 à 2003, Giselle a évolué au sein de deux agences de communication où elle était conseillère principale en affaires publiques. En 2003, elle a participé à la création du Commissariat aux langues officielles du Nouveau-Brunswick où elle a dirigé, pendant cinq ans, l’élaboration des politiques et des communications de cette importante entité.
Giselle et Jacques sont les fiers parents de Sophie (2003) et Zachary (2006) : « Nos enfants sont le centre de nos vies à moi et Jacques. Ça sonne cliché, mais y’a pas un plus grand amour. Si je les connaissais pas, je voudrais être leur amie. On est très fiers d’eux. »
Sophie et Zachary ont fréquenté les écoles des Bâtisseurs et Sainte-Anne. Ils sont parfaitement bilingues et ils ont une forte identité francophone.
« On est tellement chanceux, qu’à Fredericton, nos enfants ont pu fréquenter ces deux écoles extraordinaires, avec des enseignants innovateurs et talentueux. Et parce que ces écoles sont collées sur le Centre Sainte-Anne, les enfants ont pu bénéficier d’expériences culturelles, dans leur langue, qu’ils n’auraient pas eu la chance de vivre ailleurs. Cela leur a permis de créer un sens de la communauté », a exprimé Giselle.
Au cours des années suivantes, elle a été directrice adjointe des normes d’emploi à la Commission du travail et de l’emploi du Nouveau-Brunswick. En 2013, elle est devenue la directrice des affaires postsecondaires, au ministère de l’Éducation postsecondaire, du Travail et de la Formation, où elle était chargée de superviser le financement accordé aux universités et aux collèges publics. De 2019 à 2024, Giselle a été gestionnaire de l’engagement public à la Ville de Fredericton.
« J’ai adoré travailler pour la Ville où j’ai monté leur programme d’engagement public et où j’étais responsable des langues officielles. C’est le niveau de gouvernement qui est le plus proche des gens, donc ça touche la population de près. C’est vraiment une belle équipe », a mentionné Giselle.
En avril dernier, toujours ouverte à vivre de nouvelles aventures professionnelles, Giselle a été nommée présidente de la nouvelle Commission de la gouvernance locale du Nouveau-Brunswick. Cette Commission est un organisme neutre et indépendant qui prend des décisions, statue et formule des recommandations sur des questions concernant les gouvernements locaux, les commissions de services régionaux et les districts ruraux.
« C’est un mandat de sept ans. On est une petite équipe et je me sens chanceuse, car c’est un poste qui rassemble tous les aspects de mes expériences professionnelles. Le rôle des gouvernements locaux est important dans la province et l’idée de les appuyer m’a interpellée tout comme l’idée de monter une commission à partir de zéro... c’est une opportunité qui ne se présente pas souvent ! J’ai la chance d’accomplir tout ça avec des gens talentueux et qui travaillent fort », a précisé Giselle.
Désirant contribuer au mieux-être de sa communauté, elle a siégé à de nombreux conseils d’administration tels le Festival Harvest Jazz & Blues, le Centre communautaire Sainte-Anne et le Playhouse de Fredericton. Il y a quelques années, elle a même fait partie de la troupe de théâtre francophone de Fredericton, les Fous de la scène, en mettant en valeur ses talents de comédienne. Une expérience qu’elle a adorée et qu’elle souhaite revivre, un jour, possiblement à sa retraite.
Aussi, elle a été chargée de cours à temps partiel à l’Université St. Thomas et l’Université de Moncton.
« C’est certain que mon nouveau travail va me tenir occupée, mais à ma retraite, j’aurai plus de temps pour faire un peu plus de bénévolat dans ma communauté, et voyager avec Jacques. Actuellement, dans mes temps libres, je fais beaucoup d’exercice, car oui, ça me tient en forme, mais c’est une façon incroyable de gérer mon stress, ça me fait du bien », a révélé Giselle.
Madame Goguen, bon succès dans vos nouvelles fonctions comme présidente de la Commission de la gouvernance locale du Nouveau-Brunswick!
Texte de François Albert
Septembre 2024