Portrait d’avril : Karine Basque
Par François Albert
Karine Basque a vu le jour en 1980 et elle a grandi à Tracadie, une ville située dans la Péninsule acadienne, au Nouveau-Brunswick (N.-B.).
Son père, Philodore Doiron, était chauffeur d’autobus scolaire et charpentier, et sa mère, Norma Vienneau, était prioritaire des Serres Chez Norma. Karine est la petite dernière d’une filée de quatre filles; Stéphanie, Jovette et Tanya sont ses sœurs aînées.
« Tout le monde connaît mon père à Tracadie, c’est tout un personnage! Lorsque ma mère a élevé ses quatre enfants, elle a ouvert sa propre entreprise, les Serres Chez Norma; c’est une passionnée des plantes et des fleurs », a dit Karine. « Et quatre filles et une seule salle de bain dans la maison... c’était quelque chose ! »
Karine était une enfant timide et anxieuse, notamment en raison de sa taille : « J’étais beaucoup plus grande que la majorité des enfants de mon âge et j’étais complexée, mais malgré ma timidité, j’avais un bon cercle d’amis, j’étais capitaine de l’équipe d’impro et je jouais du saxophone dans l’harmonie de l’école. Je crois que les arts me faisaient sortir de ma coquille. »
La musique a toujours fait partie de la vie de Karine : « La première fois que j’ai vu un saxophone, j’étais en 7e année. Je l’ai apporté à la maison et la première soirée, j’ai appris à jouer une chanson. Chaque jour, je jouais du saxophone... c’était une obsession! »
Au cours de son enfance, Karine a subi plusieurs chirurgies reconstructives en raison de défis physiques. Ses nombreuses visites à l’hôpital lui ont permis de connaître un bon nombre d’infirmières et ces dernières ont influencé le choix de carrière de Karine : « Quand j’étais en 4e année, j’ai commencé à assembler un cartable dans lequel je prenais des notes sur la santé et ça me permettait d’étudier le corps humain. Quand j’étais jeune, j’avais deux obsessions : la musique et la santé! C’était clair que j’allais devenir infirmière. »
En 1998, elle s’est inscrite à l’école de science infirmière de l’Université de Moncton. Après avoir obtenu son diplôme, elle a travaillé pendant six mois comme infirmière à Moncton, et après, elle a déménagé avec son conjoint, à Québec, où elle a travaillé à l’hôpital du Saint-Sacrement. Ensuite, elle a obtenu un poste à l’unité de soins des grands brûlés à l'Hôpital de l’Enfant-Jésus.
« C’est à l’Enfant-Jésus, où j’ai travaillé pendant environ sept ans, que ma carrière a pris son envol. J’ai été infirmière clinicienne, superviseure de stage et assistante infirmière-chef. Cette période a probablement été un des moments les plus marquants dans ma carrière d’infirmière, car c’était très valorisant », a souligné Karine.
Karine a rencontré son conjoint, Steven St-Pierre, alors qu’elle était à l’université. Ils ont trois enfants, Lauriane (16 ans), Angélie (12 ans) et Benjamin (11 ans).
« Steven est mon premier chum et on est ensemble depuis plus de 25 ans. Mes enfants, c’est ma vie! Ils sont respectueux et vaillants; je suis chanceuse », a mentionné Karine.
En 2013, pour se rapprocher de leurs familles, Karine, Steven et les enfants sont revenus vivre au N.-B. : « On avait l’intention d’aller à Moncton, mais mon conjoint s’est trouvé un emploi à Fredericton. On est arrivé ici avec trois enfants et on connaissait personne. Aujourd’hui, on ne le regrette absolument pas! »
À Fredericton, Karine est devenue infirmière à l’Hôpital régional Dr-Everett-Chalmers : « À Québec, je travaillais dans un département de soins intensifs où j’étais avec un patient à la fois et 100 % en français. À Fredericton, je me suis retrouvée aux soins chirurgicaux où je travaillais avec plusieurs patients, dans un milieu anglophone... ç’a été toute une adaptation, mais j’ai été bien accueillie par mes collègues. »
Même si au fil des ans Karine a délaissé la musique, elle a toujours chanté, mais en cachette! Dans sa salle de bain et dans sa chambre, les portes fermées, refusant de chanter devant un public.
« Ça toujours été un rêve, depuis que je suis petite fille, de chanter sur une scène avec une robe en paillettes! Mais j’avais jamais osé chanter devant des gens... jusqu’à temps que je rencontre Marie-Claude Landry », a raconté Karine.
En 2019, Marie-Claude Landry, enseignante de musique et propriétaire de l’école Marie-Sol Musique, a commencé à donner des cours de piano à Benjamin, le fils de Karine. Marie-Claude, ressentant une flamme musicale en Karine, a encouragé cette dernière à se joindre au Chœur de Soulanges.
« J’ai vu que Karine était une chanteuse née, une chanteuse naturelle. C’est sa passion qui l’a poussée à foncer. Bientôt, elle va faire des tournées de spectacles », a précisé Marie-Claude Landry.
Terrorisée par l’idée de chanter sur une scène, Karine a pris son courage à deux mains, et s’est jointe au Chœur.
« C’est à ce moment que j’ai découvert la communauté francophone de Fredericton. J’étais tellement heureuse d’être avec des gens qui parlent ma langue. Ç’a été une expérience marquante! Je suis passée de choriste, à chanteuse back-up, à soliste. Malgré ma nervosité à chanter devant un public, de fil en aiguille, j’ai bâti une confiance », a raconté Karine.
Et une deuxième carrière a pris son envol pour Karine, celle de chanteuse. Au cours des années qui ont suivi, elle a assisté à des cours de chant avec Marie-Claude Landry et Rosa Laricchiuta; elle a participé au concours Trois-Pistoles en chansons; et elle a chanté avec le groupe de Fredericton, Fast Eddie and the Fembots.
« Deux ans passés, j’ai découvert le jazz et je suis tombée en amour avec ce style musical. Même si j’avais tout à apprendre, j’ai décidé de former un groupe jazz. Je me suis entourée d’excellents musiciens et j’ai monté un répertoire en français et en anglais. On a présenté notre premier spectacle, à Fredericton, en avril 2022, et depuis, on fait deux à trois shows par mois », a mentionné Karine.
Karine ne chôme pas, alors qu’elle jongle avec différents rôles : mère, infirmière et chanteuse. En plus de ses responsabilités personnelles et de rouler avec son groupe de musique jazz, elle fait aussi partie de l’ensemble vocal féminin JazzMoiZelles.
« Récemment, je me suis jointe à une agence d’artistes, MRTI Agency, et j’ai de beaux projets qui s’en viennent, mais je peux pas en parler pour l’instant... je suis pas mal fière », a dit Karine.
Talentueuse et élégante, Karine Basque possède une présence scénique hors de l’ordinaire. Cette interprète à la voix d’or mérite d’être connue.
« Ce sont mes enfants qui m’ont motivée à foncer dans la musique, car je voulais leur montrer que c’est possible d’affronter ses peurs et de foncer! Je suis sur une lancée et je ne suis plus arrêtable! », a affirmé Karine.
Vous pouvez suivre Karine Basque sur sa page Facebook ou au www.karinemusic.com.